il ne sera point question ici
car elle n'existe pas vraiment
de la lenteur plutôt
car c'est elle que j'aime en tout
résolument
il fallut au père de mes enfants
vingt ans
pour que j'accepte d'envisager
de faire
de temps en temps
la grasse matinée
tellement j'étais tendue
j'étais incapable de savourer l'instant présent
je lui rends grâce de m'avoir appris cela
il fallait que j'apprenne la lenteur
je crois
sincèrement
élevée dans le mythe de Mr Pump
qui ne prenait le temps pour rien
du tout très très rapide
j'appris enfin à me poser
à 40 ans j'y parvins donc
c'est déjà ça
merci infiniment pour cet enseignement
ce désapprentissage
j'ai appris
par la suite
la lenteur dans les mouvements
avec un être
qui me permet de me mouvoir
à mon rythme à moi
une confrontation très pacifique
qui m'aide à prendre conscience
de la lenteur bénéfique du mouvement
avant
je ne connaissais pas mon rythme intrinsèque
on m'imposait un rythme
dans les moments intimes
et je suivais ou pas
et je suis allée à la rencontre de moi
à travers un être qui me permet d'être vraiment moi
dans ces moments-là
et j'ai compris que je peux être volcan
tout comme je peux être cette fourmi-là
qui fait de microscopiques mouvements
dans le microcosme
de son intimité
plaisir suprême
qui déclenche à son tour
le volcan en moi
quel chemin pour parvenir à cela
à cette reconnaissance de ce rythme gravé en moi
que je ne connaissais pas
que je ne pouvais envisager même
ne sachant rien
dans mes mémoires enfouies
d'événements déplacés
aliénants
salissants
je les enlève
chaque fois que je vis cela
et laisse place
à la vie en moi
merci pour cette écoute tendre
samedi 26 mai 2018
jeudi 8 mars 2018
Tes jambes
un mois plus tard
sont redevenues elles-mêmes
tu n'as plus besoin d'anesthésier les tensions qui les occupaient
dans un bain brûlant une heure par jour
comme tu l'as fait pendant des dizaines d'années
chaque fois que tu en avais la possibilité
non
tout à coup
tu sors du bain bien plus tôt
tu te demandes comment il fut possible que tu aies eu besoin
de les anesthésier pendant autant de temps
d'anesthésier la vie
les souvenirs en elles
les tensions qui surgissaient n'ont plus lieu d'être
car tu as écouté ce que voulaient te dire tes jambes
va
va ailleurs
ne te retourne pas
tu n'es pas faite pour souffrir
être humiliée
tu es faite pour respirer
et tes jambes
désormais
respirent
et n'ont plus besoin d'être anesthésiées
il se peut qu'encore elles tremblent
mais ce sera de joie
heureusement
il n'y a pas d'anesthésie pour la joie
il y a le printemps
et les bas
vendredi 2 février 2018
C'est étonnant
Rodin
d'avoir le cœur qui s'ouvre en grand
et se remplit d'une énergie toute neuve
après avoir reçu tant
et tant
j'ai enfin déménagé
d'un psychodrame
qui me terrifiait
et dans lequel
j'étais un objet
objet qu'on exhibait
dont on se disait fier
et dont on se plaignait
que l'on mettait sous pression
et que l'on salissait
et si je parlais
on me salissait encore plus
j'ai quitté ce psychodrame
et la peur
qui m'habitait depuis toujours me quitte
c'est très étrange
il y a de la place
pour tant d'autres choses en moi
celui qui me faisait peur
ne me fait plus peur
j'étais terrifiée
pour que je me sois passionnée pour le peau à peau
et l'intimité saine des tout-petits
il fallait que j'en aie vécu l'opposé
pour que je m'approche du sexe sacré
il fallait que j'aie ressenti la pourriture
d'un toucher immonde qui me fut imposé
pour n'avoir été entendue dans mes ressentis et protégée
j'ai appris à voler
à dialoguer par télépathie
et approcher le sens du mot aimer
le voyage est joli
parce que je guéris
j'ai déposé le merdier
dimanche 28 janvier 2018
Ecoute
écoute
oui ?
c'est pour quoi ?
c'est pour accompagner
de mots
ce que l'on vit
oui
ça a mis le temps
oui
pourquoi tu crois ?
entre l'incertitude
de ce que l'on vivait
la peur de comprendre que c'était vrai...
on n'a pas osé se parler
alors on peut ?
oui, tout à fait
les mots, c'est du toc ?
parfois oui, parfois pas du tout
on a le choix en fait
le toc, ça ne m'intéresse pas
je sais
je ne reprends pas l'histoire
pas à zéro
ce serait compliqué
ce serait impossible
on n'avait pas de mots
on ne savait pas
je crois que je vais dire "rideau"
mais ça veut dire quoi ?
on peut faire douze coups sur un plancher
suivis de trois autres
et puis ?
je ne sais pas
on peut inventer
un autre épisode
c'est un peu l'inconnu
mais c'est pas grave
oui ?
c'est pour quoi ?
c'est pour accompagner
de mots
ce que l'on vit
oui
ça a mis le temps
oui
pourquoi tu crois ?
entre l'incertitude
de ce que l'on vivait
la peur de comprendre que c'était vrai...
on n'a pas osé se parler
alors on peut ?
oui, tout à fait
les mots, c'est du toc ?
parfois oui, parfois pas du tout
on a le choix en fait
le toc, ça ne m'intéresse pas
je sais
je ne reprends pas l'histoire
pas à zéro
ce serait compliqué
ce serait impossible
on n'avait pas de mots
on ne savait pas
je crois que je vais dire "rideau"
mais ça veut dire quoi ?
on peut faire douze coups sur un plancher
suivis de trois autres
et puis ?
je ne sais pas
on peut inventer
un autre épisode
c'est un peu l'inconnu
mais c'est pas grave
samedi 13 janvier 2018
A quel âge
peut-on passer la rivière ?
Quelle est la limite entre ceci et cela ?
J'ai passé tant de temps à aligner
les morceaux de moi
à les ranger
et parfois
ça explosait
autour de moi
et je réorganisais
les morceaux
après
tout doucement
ce n'était pas parfait
mais je m'appliquais
chaque fois
quand ça explose
je range
je réarrange
faut-il vivre seule ?
faut-il être esseulé pour comprendre la vie ?
pour comprendre qu'on n'est jamais seule
au fond de soi
qu'on est accompagnée
vraiment
faut-il être seule
pour comprendre qu'on ne l'est pas ?
faut-il être accompagnée
pour comprendre qu'on est appelé à faire des choix ?
que l'accompagnement n'est pas toujours le meilleur choix
sauf celui que rien n'empêche
parce que toujours
le cœur va
où il se sent appelé
vendredi 12 janvier 2018
Un jour
je te parlerai
de la lenteur
qui est celle
que l'on connaît
et qui n'est pas un problème
ou même
peut-être
un immense avantage
une avance
dans le temps
sur tout le reste
car
rien n'est décalé
tout est en rythme fou
extrêmement lent
cadence étonnante
où chaque sensation
est ressentie
en détail infini
suis-je dans mon corps
ou ailleurs
dans un autre moi-même
qui est où j'ignore
vivre en dehors de soi
un ailleurs
que l'on ne connait pas
ou que l'on connait comme ça
de la lenteur
qui est celle
que l'on connaît
et qui n'est pas un problème
ou même
peut-être
un immense avantage
une avance
dans le temps
sur tout le reste
car
rien n'est décalé
tout est en rythme fou
extrêmement lent
cadence étonnante
où chaque sensation
est ressentie
en détail infini
suis-je dans mon corps
ou ailleurs
dans un autre moi-même
qui est où j'ignore
vivre en dehors de soi
un ailleurs
que l'on ne connait pas
ou que l'on connait comme ça
jeudi 11 janvier 2018
mercredi 10 janvier 2018
J'ai débarqué
à l'invitation de C.
après l'entracte
dans un concert
qui s'est avéré être
une lecture de texte
qui parlait de sexe et d'amour
accompagnée d'une musique splendide
c'était comme un rêve
devenu réalité
sous mes yeux
à mes oreilles enchantées
c'était hier
allô allô
ici la terre
L. m'appelle souvent
de cette manière
allô allô
ici la terre
il y a donc de la lumière
dimanche 7 janvier 2018
Au-delà des blessures
nées du manque d'amour
est la possibilité de grandir
de guérir
pourquoi grandir ?
pourquoi guérir ?
peut-être parce qu'on peut choisir de le vivre
ce n'est pas facile d'imaginer que l'on puisse guérir
de blessures si profondes
si violentes
que la froideur
les coups
les arnaques aux sentiments
les tornades de douleur
qu'on a acceptées parce qu'on ne trouvait pas comment faire autrement
parce que c'était arrangeant
et bien agréable
de camouflage en camouflage
on se croyait en sécurité
on parvenait à s'en convaincre
un peu
vraiment
il y a un possible
au-delà de tout
guérir
aimer
c'est la même chose
aimer
guérir
aussi
j'aime guérir dans ces conditions-là
qui sont au-delà de l'amour tellement rempli de conditions
dans lequel j'ai ouvert les yeux
les oreilles
et n'ai pu les croire
et ai dû les boucher
pour survivre
il y a l'amour
qui ne guérit pas les blessures qu'il ne peut comprendre ou entrevoir
il y a l'amour qui guérit celles qu'il comprend et aime comprendre et voir
il y a les mots qui blessent
il y a les mots qui nient
il y a les mots qui n'osent dire
il y a les mots qui disent tout
est la possibilité de grandir
de guérir
pourquoi grandir ?
pourquoi guérir ?
peut-être parce qu'on peut choisir de le vivre
ce n'est pas facile d'imaginer que l'on puisse guérir
de blessures si profondes
si violentes
que la froideur
les coups
les arnaques aux sentiments
les tornades de douleur
qu'on a acceptées parce qu'on ne trouvait pas comment faire autrement
parce que c'était arrangeant
et bien agréable
de camouflage en camouflage
on se croyait en sécurité
on parvenait à s'en convaincre
un peu
vraiment
il y a un possible
au-delà de tout
guérir
aimer
c'est la même chose
aimer
guérir
aussi
j'aime guérir dans ces conditions-là
qui sont au-delà de l'amour tellement rempli de conditions
dans lequel j'ai ouvert les yeux
les oreilles
et n'ai pu les croire
et ai dû les boucher
pour survivre
il y a l'amour
qui ne guérit pas les blessures qu'il ne peut comprendre ou entrevoir
il y a l'amour qui guérit celles qu'il comprend et aime comprendre et voir
il y a les mots qui blessent
il y a les mots qui nient
il y a les mots qui n'osent dire
il y a les mots qui disent tout
jeudi 4 janvier 2018
Lorsque
le temps est lent
et irradie
tout mon corps
d'une détente immense
que l'éclatement
encense
ce qui reste de moi
en un immobilisme aigu
espacé
de temps à autre
par des saccades minuscules
et que j'erre
dans l'immobile
sensation
d'être moi
innervée
par l'être
qui en moi
éveille cela
mon ampoule
allumée
dans la nuit
je suis
et irradie
tout mon corps
d'une détente immense
que l'éclatement
encense
ce qui reste de moi
en un immobilisme aigu
espacé
de temps à autre
par des saccades minuscules
et que j'erre
dans l'immobile
sensation
d'être moi
innervée
par l'être
qui en moi
éveille cela
mon ampoule
allumée
dans la nuit
je suis
Inscription à :
Articles (Atom)